![]() Association québécoise des joueurs de dames |
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Photos et profils des champions (de 1869 à 1978)Voici une liste de photos remarquable puisqu'elle regroupe tous les champions ou monarques absolus du jeu canadien au fil des ans (et ce même si le premier champion remonte à 1869!!!). La liste est présentée par ordre chronologique de leur accession au "trône". Après le décès de Beauregard puis de Guertin; Marcel Deslauriers et Raoul Dagenais ont dominé le jeu canadien, Dagenais étant le dernier champion mondial en titre avec sa conquête en 1960. Les photos sont désormais accompagnées d'un profil (texte) sur chacun de ces champions. La plupart ont pour source les textes de l'historien E.Z. Massicotte publiés vers 1920 dans l'Almanach du peuple (ces textes sont en italiques). À noter que le titre le plus important fut au départ le championnat canadien, puis le titre de champion d'Amérique (créé en 1904) et enfin le titre mondial (créé en 1923 par la victoire de William Beauregard sur l'Européen Benedictus Springer). Depuis 1978-79, les monarques du jeu canadien, qui compte 144 cases, correspondent en général au gagnant du tournoi annuel du club de Montréal. Cependant, en 2000 et 2001, le titre de champion du Canada fut mis en jeu et remporté par Vladimir Lubarski. Pour plus de détails, voyez les différentes listes de champions au jeu 144 cases. |
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![]() Alexandre-Agapit LANGEVIN(1835-1915)champion canadien 1869 et 1897 |
Né le 17 et baptisé le 18 août 1835 à Ste-Geneviève de Pierrefonds, Alexandre-Agapit Langevin était le fils de Dominique Langevin dit Lacroix et de Delphine Pigeon.
À l'âge de 16 ans (!), Alexandre, négociant de St-Polycarpe, épousait le 28 avril 1851 dans cette paroisse, Marie-Hermine Lamarre (fille de Louis & Anastasie Papineau).
Le 21 mai 1866, Alexandre Langevin se remariait à L'Assomption avec Odile Bleau fille de Narcisse et Joséphine Laporte. Langevin demeurait alors à Montréal.
Alexandre-Agapit Langevin, marchand, fut toute sa vie un damiste fervent.
La tradition veut qu’il soit, en 1869, sorti vainqueur d’un grand tournoi entre les joueurs des parties ouest
et est de Montréal. Vers 1872, il aurait remporté un autre grand succès. En 1879, il agissait comme second
de Ferdinand Riendeau dans son match mémorable avec Alphonse Blondin. Enfin, en 1897, l’Association des joueurs de
dames du Canada lui décerna le titre de champion, mais son état de santé l’empêcha de jouer aucun match sérieux.
Pendant longtemps, l’établissement de M. Langevin, rue du Collège, fut le rendez-vous des damistes.
Ce maître s’éteignit à Montréal, le 15 juillet 1915, âgé de 80 ans. Il fut inhumé à la basilique Notre-Dame le 19 juillet.
L’illustration ci-dessus et le texte qui suit parut dans le Monde Illustré le 6 novembre 1897 où
"À la suite d’incidents trop longs à raconter, et M. Maillé, ancien champion du jeu de dames, n’ayant pas voulu se soumettre au règlement adopté pour le Jeu de Dames, par l’Association régulièrement convoquée, le titre de champion, suivant le règlement, a été dévolu à M. Alex Langevin. M. Alex Langevin est le type de l’honnête homme, et ses manières pleines d’urbanité le font aimer de tous ceux qui le connaissent. C’est un des plus anciens amateurs du jeu de dames, qu’il joue depuis plus de trente ans suivant toutes les règles de l’art. En 1869, il fut à la tête des bons, dans un tournoi organisé entre les joueurs du faubourg Québec et ceux du faubourg Saint-Joseph. En 1870, il défit M. Milaire, amateur de grande renommée et tacticien de première force. Enfin, partout et toujours, il se montra joueur accompli, plein de courtoisie, avec l’aimable pointe d’esprit gaulois du vrai Canadien-français. M. Alex. Langevin, champion des joueurs de dames M. A. Langevin, à l’occasion de son élévation au titre de champion du jeu de dames pour le Canada, avait invité nombre de ses amis à une réunion intime et charmante, dont tous - environ quarante - emportèrent le meilleur et le plus doux souvenir. Cette réunion eut lieu le 21 octobre courant, au club Le Canadien, rue Richmond. On n’en sortit qu’à une heure avancée de la nuit en se disant l’un à l’autre: “Comme cela repose de la polémique turbulente et violente dont nous avons été témoins tous ces temps passés à l’occasion du jeu de dames!” Malheureusement, nous n’avons pas retrouvé jusqu’à maintenant de fragments de partie, de coups en jouant ou de problèmes concernant Alexandre Langevin, lequel est considéré comme le tout premier champion canadien. |
![]() Henri CONTANT(1842-1905)champion canadien 1872, 1875 et 1877 |
Voici maintenant celui qui est généralement considéré comme le deuxième à avoir porté le titre de champion du Canada.
Henri Contant, fils de Jean-Baptiste Contant, cordonnier et Dulchérie ou Palchérie Dequay dit Picard, est né et baptisé le 31 mai 1842, à Notre-Dame de Montréal.
Henri (parfois appelé Honoré) Contant s’occupa également à propager et à populariser le jeu dont il
fut, en son temps, un maître reconnu. Ses victoires furent nombreuses, mais nous parlerons plutôt, ici, de ses défaites
qui firent grand bruit, parce qu’on trouvait extraordinaire qu’on pût le terrasser. Au mois de janvier 1875,
Alphonse Blondin de Lachine lui enleva son titre de champion, mais à l’automne de 1877 ayant obtenu le plus grand nombre
de points dans un tournoi, il redevint champion jusqu’à la défaite que lui infligea Ferdinand Riendeau en 1879.
Malgré ses déboires, M. Contant conserva une renommée extraordinaire parmi les amateurs.
Boucher de la paroisse St-Jacques, il décéda à Montréal le 8 décembre 1905 à l'âge de 63 ans et fut inhumé le 11 à la basilique Notre-Dame.
Il avait épousé Domitilde Marion (fille de Amable & Josephte Bleau) au même endroit le 29 mai 1867.
La fin du règne de Contant en 1879:
Parmi les maîtres du damier qui résidaient dans la ville de Montréal, en ce temps déjà loin, deux surtout étaient en vedette. L’un, Honoré Contant, avait à son actif quantité de prouesses, l’autre, Ferdinand Riendeau, était un jeune homme d’une trentaine d’années dont on admirait la stratégie brillante et audacieuse. Les mérites respectifs de l’un et de l’autre donnaient lieu à tant de débats que leurs amis décidèrent de mettre ces joueurs aux prises. Une somme de 40$ et le titre de champion du Canada constituaient la palme que remporterait le vainqueur. MM. Contant et Riendeau devaient se mesurer cinq fois le 16 mars 1879. L’épreuve ne fut pas concluante, toutes les parties ayant été nulles. On se reprit le 17 mars avec le même résultat. Enfin, le 23 mars, M. Riendeau battit son adversaire.” |
![]() Alphonse BLONDIN(1859-1932)champion canadien 1875 |
Étant né en 1859, Alphonse Blondin de Lachine n’avait que seize ans lorsqu’il accomplit l’étonnant coup de détrôner le champion Henri Contant en janvier 1875. Ses rencontres avec Ferdinand Riendeau en 1879 et avec L.-O. Maillé en 1897 lui ont été défavorables, sans cependant lui enlever le lustre qui entoure son nom.
Voici ce qu’on écrivit dans La Presse le 30 avril 1932 où on annonçait son décès (à l’âge de 73 ou 74 ans):
Un damiste remarquable vient de disparaître dans la personne de M. Alphonse Blondin, de Lachine, à l’âge de 74 ans. De la génération des Contant, Riendeau, Millaire, St-Maurice père, Berthelotte, ce joueur eut un passage sensationnel dans le jeu de dames. En 1874 (sic! 1875), il n’avait que 16 ans et gagna le titre de champion en battant H. Contant et reçut, en souvenir de son exploit, une médaille d’or que lui présentèrent ses nombreux admirateurs. En 1879, il contesta le droit de jouer pour le championnat à Ferdinand Riendeau et Henri Contant. Ayant échoué il s’ataqua au vainqueur pour un pari de $100 et M. Riendeau accepta le défi de Blondin. Ces notes, tirées du “Manuel Roby”, nous apprennent qu’au cours de la 3e partie, Blondin s’endormit au bout du damier, les deux hommes étant épuisés. S’éveillant en sursaut, il joua avec précipitation; cependant il avait à prendre et il ne le fit pas, sur ce, Riendeau lui souffla une pièce. Une grande discussion suivit ce geste, refus de terminer le match et de remettre l’argent que détenait M. le notaire Forest. Riendeau reçut la décision des arbitres et le 12 novembre 1880, l’honorable juge H.-F. Rainville lui donna gain de cause. En 1896, nous perdons les traces de Blondin, et ce n’est qu’en 1906 qu’on le voit dans des rencontres entre les joueurs de Laval et Jacques-Cartier dans une série de 5 parties nulles contre feu J.-A. Bleau. Retiré depuis plus de 20 ans, il était connu par la majorité des damistes; ce fut un grand batailleur. (...)Dans La Presse du mardi 3 mai 1932, Mme Léonard Fortier de Viauville et Mme Jos. Murphy de Montréal remercièrent ceux qui témoignèrent de leur sympathie lors du décès “de leur frère, le capitaine Alphonse Blondin, autrefois de Lachine.” |
![]() Ferdinand RIENDEAU(1849-1912)champion canadien 1879 à 1895 |
Il naquit à Saint-Constant, comté de Laprairie, le 11 avril 1849. Après avoir vaincu Henri Contant en mars 1879, il lui fallut obtenir raison d’Alphonse Blondin, au mois d’avril suivant avant d’être proclamé champion. Vainqueur du tournoi de 1891 et de M. Ephrem Saint-Maurice père, en 1893, il ne put toutefois résister aux attaques de L.-O. Maillé en 1897. L’affabilité sans égale de ce maître lui valut une foule d’admirateurs et d’amis qui apprirent avec peine son décès, le 6 juillet 1912. |
![]() Louis-Omnès MAILLÉ(1862-1961)champion canadien 1897-98 et 1903, champion d'Amérique 1904-05 |
C’est à Sainte-Thérèse-de-Blainville qu’est né, le 15 octobre 1862, Louis-Omnès Maillé, l’un de nos plus valeureux champions. Il commença à jouer à l’âge de quinze ans et en 1878 il battait Gustave Ouimet, marchand de Sainte-Rose qui avait de la réputation. En 1897, il donnait le coup de grâce à Ferdinand Riendeau, puis successivement terrassait J.-A. Bleau, Alphonse Blondin, N. Morency, J.-N. Authier et Gendron. Une fois il connut la défaite et ce fut N. Desautels qui lui administra la potion amère. Après une dizaine d’années de retraite on le décida, en 1917, à se mesurer avec W. Lafrance, mais le sort lui fut contraire ainsi que le prévoyaient la plupart des experts. À 88 ans, encore actif (23 juil. 1950) doué d’une mémoire fidèle sur les événements d’antan sur le damier. Il est décédé à l’âge de 98 ans (R.C.J.D. Juillet 1961). Il fut incontestablement le maître de son époque, jusque vers 1910, alors qu’il envisageait un match sur les 2 damiers contre Isidore Weiss. C’est cette idée bien en tête, avortée par la guerre 1914-18, qui provoqua tout de même la réalisation du match Springer-Beauregard, en 1923. (R.Dussault). |
![]() Napoléon DÉSAUTELS(1858-1921)champion canadien 1898 à 1902 |
Pour acquérir sa popularité qui est grande, M. Desautels s’est contenté de jouer habilement et de conduire ses fins de parties avec une sagacité rare.
En plus, il eut l’heureuse fortune de battre par un point, au mois de décembre 1898, L.-O. Maillé, alors en plein triomphe.
Au mois de juillet 1902, M. Désautels infligea une défaite à Alfred Gendron, mais au mois de septembre de la même année,
le champion succombait, à son tour, sous les coups d’un des ses élèves, M. N. Morency.
Il est décédé en 1921 à l’âge de 63 ans. Le coup Désautels est l’équivalent du coup de l’Express au jeu international. Celui dont la renommée est rattachée à ce coup est le redoutable Napoléon Désautels. Ce dernier est le seul à avoir vaincu L.O. Maillé à l’époque où ce dernier était considéré invincible. |
![]() Noel-Louis MORENCY(1866-19xx)champion canadien 1902 |
Noël-Louis Morency naquit à Québec, le 25 décembre 1866, mais sa famille vint demeurer à Montréal, l’année suivante. Il apprit à jouer aux dames dès l’âge de dix ans. À dix-huit ans, il se perfectionna sous la direction de Napoléon Désautels. M. Morency joua son premier match important avec M. Henri Contant, vers 1887, et le gagna. Au mois d’août 1902, il rencontra son ancien professeur, N. Désautels, pour une bourse de 400$ et sortit victorieux par 2-1-2 (5 parties). Quelques semaines après, il entreprenait la périlleuse aventure de jouer concurremment son titre contre L.-O. Maillé et Alfred Gendron. Nul besoin de dire qu’il perdit doublement. Son dernier match connu est sa défaite pour le titre d’Amérique contre L.O. Maillé par 3-0-1 (4 parties) les 22 et 29 janvier 1905. |
![]() Alfred GENDRON(1876-1930)champion canadien 1902 et 1904-06, champion d'Amérique 1906-08 et 1912-16 |
Alfred Gendron est né aux Trois-Rivières, le 17 octobre 1876, mais il a grandi à Manchester, N. H., où il apprit le jeu dès l’âge de seize ans. M. A. Gendron arriva à Montréal vers 1891. Peu d’adeptes du damier peuvent se vanter de posséder une liste de matches aussi intéressante que la sienne. En effet, voici quelques-unes de ses principales victoires: J. Ransom, E. Dubuc et N. Morency en 1902; F. Messier en 1904; J.-N. Authier et E. Gagnon, en 1905; W. Beauregard, en 1912; C.-E. Saint-Maurice, en 1913; L. Ottina, en 1916. Il perdit le championnat une première fois aux mains de M. Saint-Maurice, en 1908. Son fils Paul, également barbier, a aussi joué aux dames. Gendron fut d'abord surnommé "l'Américain", puis plus tard le "barbier de St-Henri". Damiste de l’Ouest de Montréal, il est décédé le 29 juillet 1930 à l’âge de 53 ans. |
![]() Félix MESSIER(1861-1932)champion canadien 1903-04 |
Félix Messier est né à Varennes, le 5 mars 1861. Il prit part au tournoi de 1897 et y fit bonne figure, puis en 1903 il remportait la palme du tournoi international (nommé par la suite championnat du Canada). Après quelques matchs heureux, il dut céder son titre à Alfred Gendron en décembre 1904. Il est décédé en juillet 1932 à l’âge de 71 ans. Il a entre autres laissé son nom à une belle combinaison de début de partie qu’on appelle communément le Coup Messier ou “patente à Messier”. Peu de joueurs savent qu’elle fut nommée en l’honneur de cet ex-champion du Canada, qui fut probablement le premier à l’exécuter. |
![]() Charles-Ephrem ST-MAURICE(1882-1944)champion d'Amérique 1908 |
M. Saint-Maurice est né à Montréal le 15 avril 1882. Fils d’un maître problémiste bien connu, le futur champion se fit connaître dès l’âge de neuf ans par ses problèmes de dames et d’échecs et plus tard par ses études et ses analyses. Aussi à l’aise au jeu français qu’au nôtre, M. Saint-Maurice remporta, en 1903, le premier prix d’un concours de problèmes organisé par une revue de Paris. En 1908, il enlevait le championnat à Alfred Gendron et il le conservait pendant près d’un an. M. Saint-Maurice est le seul théoricien du jeu de dames canadien. Malheureusement, ses occupations ne lui ont permis jusqu’à ce jour de ne publier que quelques-unes de ses études. Maître C.E. St-Maurice (fils) est décédé en 1944. Son père Ephrem est décédé le 23 septembre 1947 à l’âge de 85 ans et 5 mois. |
![]() Hermas PELLETIER(1870-19xx)champion d'Amérique 1909 |
Né à Lavaltrie en 1870, M. Pelletier n’apprit le jeu que vers sa vingtième année. Il gagna le championnat d’Hochelaga en 1897 et en 1904, puis en 1909 il enleva le championnat d’Amérique à M. Saint-Maurice, mais peu après il alla le perdre à Holyoke en jouant contre W. Beauregard. |
![]() William BEAUREGARD(1889-1932)champion d'Amérique 1909-11, 1918-20, champion mondial 1923-1931 |
William Beauregard le champion actuel d’Amérique, est un jeune homme, car il n’a pas encore trente ans.
Il est fils d’Édouard Beauregard, ancien champion des États-Unis, de qui il reçut ses premières leçons de dames.
Après avoir conquis ses épaulettes dans divers tournois et matches locaux, Willie Beauregard décrocha le championnat
des États-Unis, puis il s’attaqua successivement avec succès à des maîtres tels que John Gendron, H. Pelletier,
A. Gendron et W. Lafrance. Il a donc amplement établi son droit au titre que nous lui donnons au début de cette notice.
Né le 8 janvier 1889, le Franco-Américain Willie Beauregard, de Holyoke, Mass., s'est établi comme le plus grand joueur de son époque. Sa domination fut telle sur le titre d'Amérique que plus personne n'osa le défier après 1920. Un célèbre match fut plutôt organisé contre le champion d'Europe Ben Springer en octobre 1923. Beauregard triompha facilement au jeu canadien avec 3 gains et 2 nulles et fit jeu égal au jeu international avec 1 gain, 1 perte et 3 nulles. Il aura fallu attendre la montée du jeune Marcel Deslauriers pour revoir Beauregard en match. En octobre 1929, Beauregard, considéré comme un as du jeu défensif, résista aux assauts de Deslauriers pour remporter le match par 2 gains, une perte et 7 nulles. Affligé par des problèmes cardiaques, qui avaient d'ailleurs forcé sa retraite entre 1911 et 1918, Beauregard succomba en août 1932 à l'âge de 43 ans. |
![]() John GENDRON(1878-1932)champion d'Amérique 1910 et 1917 |
Né en 1878, à Sorel. Ainsi que son frère Alfred, il a été élevé à Manchester, N.H., où il acquit les rudiments du jeu, puis il vint demeurer à Montréal avec sa famille vers 1891. Il se mit en lumière en 1905 par son match avec H. Pelletier dont il eut raison. En 1910, il damait le pion à W. Beauregard, mais l’année suivante, le même adversaire le terrassait. Vainqueur de Lafrance en 1917, W. Beauregard l’a rejeté dans l’ombre en 1918. Il est décédé le 1 juin 1932 à l'âge de 54 ans. |
![]() Willie LAFRANCE(1893-19xx)champion d'Amérique 1916-17 |
Joseph-Maxime-William Lafrance est né à Montréal le 20 novembre 1893. Jeune et brillant joueur, il a gagné ou défendu le titre de champion d’Amérique contre Alfred Gendron, F. Rhéaume et L.-O. Maillé, mais il a dû céder le pas à M. Beauregard. Victime de surmenage, ce jeune prodige ne fut plus le même par la suite. Il était encore actif en 1950. |
![]() Marcel DESLAURIERS(1905-1988)champion mondial 1931-32 et 1946 à 55 |
Né le 22 juillet 1905, Marcel Deslauriers est généralement considéré comme le meilleur damiste de toute l’histoire du jeu de dames canadien (quoique les noms de Raoul Dagenais et Willie Beauregard soient aussi parfois évoqués). Joueur au style offensif, Deslauriers fut remarqué dès 1925 alors qu'on l'opposa déjà à Léonard Ottina pour le titre canadien. Deslauriers prit sa revanche en 1927 pour devenir le champion incontesté du Canada. Malgré sa défaite face au légendaire Franco-Américain Beauregard en 1929, Deslauriers continua de régner sur les meilleurs damistes canadiens jusqu'à sa défaite contre Guertin en 1939. Il perdait alors sa couronne mondiale acquise en 1931 face à Auguste Lafrance. Marcel Deslauriers s'est illustré au jeu 100 cases remportant le championnat mondial aux Pays-Bas en 1956, "corrigeant" ainsi sa décevante 9e place du tournoi 1952. Il est à ce jour le seul non-Européen à avoir remporté le titre! Il le perdit en 1958 face à Iser Kouperman, lequel marqua l'entrée en scène et le début de la domination soviétique sur le jeu de dames. Deslauriers représenta le Canada en Europe à plusieurs reprises jusqu'en 1972. Doté d'une bonne plume, il publia en 1948 "Les Secrets du Damier Canadien", ainsi que de nombreuses chroniques dans les journaux montréalais et la revue canadienne publiée dès 1960 par Louis Giroux. Marcel Deslauriers est décédé le 4 juin 1988. |
![]() Fernand GUERTIN(1913-1940)champion mondial 1939-40 |
Né le 10 avril 1913 et élevé dans le faubourg "à melasse" de Montréal, son premier succès survint à l’âge de 13 ans alors qu'il remporta le championnat de la classe D en 1924-25. Il est devenu en 1928 le plus jeune joueur à obtenir son titre de maître. Ses pairs le surnommaient d'ailleurs de "benjamin des maîtres". Joueur à la santé fragile et au style unique il a remporté le tournoi pour le championnat du Canada en mai 1938. Un an plus tard, jour pour jouer, il était couronné champion mondial en défaisant Marcel Deslauriers en 16 parties, le plus long match de l'histoire du jeu canadien. Sa seule défaite en championnat fut en mars 1933 dans un match de très haut niveau face à Raoul Dagenais. Guertin est décédé prématurément le 1er septembre 1940, laissant sa couronne vacante. |
![]() Raoul DAGENAIS(1906-1994)champion mondial 1944 et 1960 à 1978 |
Né le 23 juillet 1906 au Sault-au-Récollet, Raoul Dagenais aura connu une longue carrière en gravissant les échelons lentement mais sûrement, un peu à l'image de sa personnalité: humble, tranquille et discret. Remarqué et encouragé par Deslauriers, Dagenais fut plus tard champion du Canada de 1933 à 1936, ne perdant qu'un seul des 7 matchs disputés pour ce titre. En novembre 1938, il remporta le championnat d'Amérique, en venant à bout du Franco-Américain Auguste Lafrance à Fall River, Mass. Dagenais triompha ensuite de Fernand Boisjoly en 1944 lors du match pour le titre mondial laissé vacant par le décès de Guertin. Les deux plus célèbres joueurs canadiens s'affrontèrent enfin en 1946, Dagenais s'inclinant face à Deslauriers. Raoul Dagenais obtint une renommée internationale lorsqu'en 1952 il prit le 2e rang du tournoi pour le Championnat du Monde au jeu 100 cases tenu aux Pays-Bas, malgré un superbe gain contre le champion Piet Roozenburg. La FMJD lui octroya le titre de Maître International suite à cette impressionnante prestation. Dagenais remporta en 1960 le dernier match organisé pour le titre mondial du jeu 144 cases face à Fernand Boisjoly. Surnommé le "Renard Gris", Raoul Dagenais est décédé en août 1994 à l'âge de 88 ans. |
![]() Fernand BOISJOLY(1921-1981)champion mondial 1956 à 60 |
Fernand Boisjoly, originaire de la Côte St-Paul à Montréal, débuta dans le jeu à l'âge de 11 ans, remportant la même année le titre de champion juvénile de la FCAD contre 12 concurrents. Joueur très rapide et à la recherche de combinaisons pour terrasser son adversaire le plus rapidement possible, Boisjoly accéda à la classe A à l'âge de 18 ans. En 1940 débute une série de matchs d'abord pour le titre de champion de Montréal qu'il remporta dès février, puis celui de champion du Canada qu'il remporte en décembre 1940. Il méritera cette couronne à 6 autres reprises dont la dernière en 1951. Boisjoly perdit contre Dagenais en 1944 pour le titre mondial, puis perdit un fameux match pour le titre d'Amérique en 1946 face à Adrien Chaput (1 gain et 9 nulles). Mais en 1956, alors que Deslauriers laisse sa couronne pour se consacrer au mondial sur 100 cases, Boisjoly sera couronné champion mondial 144 cases avec sa victoire en match contre Jacques Brunet en avril 1956, titre qu'il perdra en 1960 face à Dagenais. Fernand Boisjoly est décédé le 13 août 1981 à l'âge de 60 ans. |
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